
Nos mains…
Nos mains sont au corps ce que l’âme est à l’homme
Articulant nos vies autour de quelques gestes
Qui traduiront pour nous, ce que nous sommes, en somme,
Sublimes raffinements de nos corps agrestes.
C’est faire un raccourci de penser qu’il s’agit
D’un amas de chair recelant des phalanges
Mais bien, par le toucher, faire l’apologie
Quand d’une main à l’autre, le plus bel échange.
Nos volontés enfouies que l’enveloppe séquestre
Trouvent plus de dix fois, le meilleur parolier
Pour laisser l’empreinte du passage terrestre
Comme nos pères l’ont fait jadis, sur le rocher
Pour une transmission, traversant tous les âges
Réceptacles d’une histoire que l’on écrit sans fin
Et que du bout du doigt, à l’angle de la page
On soulève le voile pour découvrir demain
En être dépourvu ou mal s’en servir
C’est priver nos prochains de nos plus hauts bienfaits
Partager, apaiser, soigner ou bien bénir
C’est avec nos mains qu’on décharge des faix
Fardeaux accumulés depuis la création
Et que nous recevons au creux de notre paume
Pour les offrir au soir de nos résurrections
En refermant enfin, du livre, le dernier tome.
Nos mains sont au corps ce que l’âme est à l’homme
La manifestation du geste accompli
Le langage sans mot mais qui passe le baume
Au cœur de celui qui donne et qui reçoit aussi
Et la main prolonge le plus profond de l’être
Pour nous montrer du doigt la direction à suivre
Et la bien maitriser, c’est alors se connaitre
Notre âme entre nos mains, ne demande qu’à vivre.
14 mars 2010
Se taire
Ils avaient choisi de ne plus faire entendre
Le timbre qui permet d'envoyer tous les sons
Que le cœur écrit au cœur à pourfendre
D'assauts de vers, délices poisons
La voix parle pour eux mais elle ne compte pas
A vouloir protéger, elle blesse plus encore
Le silence pour rempart qui laisse sans voix
Des cordes aux barreaux d'où pendent leurs corps
Ils se sont attaqués à un trop gros château
Des garde-corps, de trop hauts ponts-levis
A l'heure où ils pourraient s'enlacer de leurs mots
Ont eu raison de leurs propres envies
A trop parler haut, ils entrouvrent le cachot
Ils ferment la porte, trop lourde et si grande
Ils s'assoient sur la paille, chacun dans un recoin
Ils devinent l'autre au silence que quémande
De respecter la douleur que provoque leur faim
On aime à deviner la présence inquiète
Et de savoir qu'on n'a qu'à tendre la main
Pour toucher, sans que rien n'arrête
La marche de l'histoire sans fin
Se parler c'est encore être là
Au creux de désirs et de déraisons
Se parler c'est aussi mettre à bas
La puissance qu'on trouve entre deux sons
Inaudible aux oreilles et chargé de présence
L'autre au coin de soi, sur la paille d'or
Le timbre en respiration qui danse
Le souffle du silence dans le cou, en parure...
Se taire...c'est mettre une armure....
Se taire, pour voir l'autre dans le noir
Se taire...c'est mettre une armure....
Le souffle du silence dans le cou en parure…
Page blanche…
Pour avoir tenté l’impossible
Te revient le vide en revers
Et tu deviens la meilleure cible
Tout ton monde marche à l’envers
Et tu as beau vouloir
Aligner quelques mots
Tu n’arrives plus à croire
Qu’ils vont chanter bientôt
Et tu crains…
La page blanche…
De ton salut, demain
La planche….
Tu en as noirci des pages
Tu en as cassé des mines
Et la tienne n’a plus d’âge
Elle est aux heures matines
Et tes yeux sans délice
Ta barbe de trois jours
Sont du temps, les (seuls) indices
Après lesquelles tu cours
Pourtant elle est là, ta musique
Elle emplit ta tête et tes mains
Mais tu atteins le seuil critique
Tu n’peux plus remettre à demain
Tu t’es saoulé de chocolat
Et enivré de mots muets
Tu as beau faire, ça ne vient pas
Pourtant tu ne veux pas lâcher…
Et puis à l’heure de l’abandon
Au milieu du plus noir de la nuit
Tu n’poses enfin plus de question
Bien que le cauchemar poursuive
Sa quête au fond de tes tripes
La page sur laquelle tu planches
Fait de toi un autre type
Tu n’auras pas à faire la manche….
…Car demain
C’est dimanche
Elle n’est pas loin
La revanche….
25 juillet 2004
site en construction...plus de textes bientôt...